mardi, octobre 14, 2025
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    NIN x TRON ARES

    Nine Inch Nails ont dévoilé plusieurs morceaux de la bande originale de Tron: Ares lors de la première mondiale du film à Hollywood.

    Les acteurs principaux : Jared Leto, Greta Lee, Evan Peters, Jodie Turner-Smith, Gillian Anderson et Jeff Bridges étaient présents lundi soir (6 octobre) aux côtés des membres du groupe, Trent Reznor et Atticus Ross. Reznor et Ross, qui font une courte apparition à l’écran, ont également produit le film en tant que producteurs exécutifs. Tron: Ares sortira au cinéma ce vendredi 10 octobre. Devant le TCL Chinese Theater, le duo a interprété “As Alive As You Need Me To Be”, un titre déjà entendu lors de leur tournée nord-américaine, sous le gigantesque vaisseau Recognizer suspendu au-dessus de la scène. Ils ont ensuite joué deux nouveaux morceaux issus de la bande originale — “Forked Reality” et “Shadow Over Me” — avant de conclure avec “The Warning” (2007), rejouée avec Boys Noize. Des extraits vidéo de cette performance circulent déjà en ligne.

    C’est beau, c’est bleu, c’est creux. Tron: Ares s’avance dans le futur comme un mannequin de vitrine sous acide : tout clignote, rien ne vibre. Avec Jared Leto en tête d’affiche, il fallait s’y attendre — le type a le charisme d’un hologramme et la présence d’un mannequin en veille prolongée. On ne sait plus s’il joue, s’il pose ou s’il attend qu’on lui recharge les piles. Disney, persuadé de tenir son Blade Runner maison, nous livre une cinématique XXL, un vidéoclip corporate dont la seule émotion vient de la musique.
    Et quelle musique. Nine Inch Nails, les deux démons métalliques de l’ombre, Trent Reznor et Atticus Ross, signent une bande originale d’une intensité quasi mystique. C’est moite, mécanique, viscéral. Chaque pulsation semble transpirer dans les câbles, chaque arpège s’échappe comme une étincelle de chair dans la machine. Là où le film se contente de répéter des slogans visuels — néons, casques, plans symétriques et Jared en Christ numérique — la musique, elle, raconte ce qu’il aurait fallu filmer : la tension, la mélancolie, la beauté froide du désastre.
    Le contraste est violent. À l’écran, les dialogues ont la profondeur d’un slogan de sneakers ; au casque, les compositions de Reznor et Ross fouillent les ténèbres, caressent la rouille, et transforment ce Tron sous perfusion d’IA en opéra industriel. On dirait un duel : le son contre l’image, la rage contre la tiédeur, le réel contre la simulation. La musique vit, hurle, respire ; le film, lui, flotte, propre et mort.
    Au fond, Tron: Ares est une parfaite allégorie du cinéma moderne : des pixels de luxe pour cacher le vide. Mais dans ce désert chromé, la musique de Nine Inch Nails se dresse comme un cri d’humanité. C’est l’étincelle dans l’étron, la lueur sous le vernis, le seul truc qui mérite qu’on rallume la lumière.

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